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assure, jettent dans la circulation ces accusations impies, redoutables, de détachement, de particularisme — pourquoi ne pas dire tout de suite de haute trahison ? — qui retentissent douloureusement de l’autre côté de la Méditerranée, que rien, absolument rien ne justifie — je défie qu’on cite un acte ou une parole — et contre lesquelles je suis vraiment très attristé et un peu honteux d’être obligé de protester.

« Je me suis souvent demandé, messieurs, en lisant ce qui s’est écrit depuis quelque temps, comment l’esprit de dénigrement systématique et le pessimisme le plus désolant pouvaient s’acclimater si aisément dans notre pays de France, pays de soleil, pays de lumière et de clarté ! »


J’ai la plus grande affection pour M. Jonnart, surtout depuis que je le vois si maltraité par les Délégations financières, mais on ne saurait accepter qu’il appelle « dénigrement systématique et pessimisme » la constatation du séparatisme algérien qui est une réalité. Nier les questions n’est point les résoudre. Il défie qu’on cite un acte, une parole de séparatisme, c’est imprudent, car ce défi est trop facile à relever. Tout ce chapitre le montre.


§ XI

L’idée séparatiste aux Délégations financières algériennes (session de 1904).


Nous venons d’en voir une manifestation dans le regret exprimé par M. de Soliers que les Délégations ne pussent nommer elles-mêmes les « exécuteurs » du budget, c’est-à-dire le gouvernement et les fonctionnaires de l’Algérie. Mais il y en a d’autres. C’est l’esprit séparatiste qui anime les débats de cette assemblée. Certes, pour protester contre l’accusation sacrilège, impie, elle nomme président de la déléga-