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gériennes réunies en assemblée plénière à laquelle assistait le gouverneur, le président de la commission des finances fit la déclaration suivante :

« Après avoir étudié au point de vue financier la remise des chemins de fer à la colonie,

« La commission des finances

« Estime qu’il est de son devoir de ne pas se montrer par trop optimiste.

« Elle croit indispensable, afin de prévenir toute équivoque et toute déception ultérieure, de signaler à l’attention des Délégations la possible éventualité de nouveaux impôts. »


Il y avait en outre dans le rapport de M. de Soliers sur le budget, pour l’examen des dépenses, après un exposé de la méthode suivie par les Chambres françaises, le joli morceau que voici :


« Les Chambres ont, à de tels agissements, une excuse que vous ne pourriez invoquer. Ce sont des hommes de la majorité, des personnes de leur choix qui occupent les fonctions exécutives ; elles peuvent donc à la rigueur avoir confiance en elles et leur délivrer par avance un blanc-seing. Mais, en Algérie, les agents supérieurs de l’exécutif ne sont pas choisis par vous, ils sont nommés par la métropole ou au nom de la métropole, et sans qu’il soit nécessaire de leur manifester a priori une méfiance qu’ils ne méritent certainement pas, vous ne pouvez pas cependant les considérer comme des mandataires sûrs dont les actes doivent être approuvés les yeux fermés. »


Nous verrons tantôt que M. de Soliers va jusqu’à donner de l’autocrate au gouverneur général.

Revenons maintenant à M. Jonnart et à ses protestations contre les blasphèmes de M. Sénac. Il avait raison de dire que la question séparatisme n’avait rien à faire dans la réforme des voies ferrées algériennes. Mais il avait tort de chercher un effet de tribune en disant :


« Combien je déplore l’imprudence de ces écrivains mal informés qui ont peur des mots et qui, bien légèrement, je vous