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lement d’Alger : œil et bras du corps politique.

Mais pourquoi s’étonner ? M. Laferrière lui-même n’avait-il pas dit (Économiste français, 18 novembre 1899) des Délégations « qu’on peut sans excès voir en elles le germe du futur Parlement algérien » ?


§ X

Le coup de trompette de M. Sénac. Les protestations.


M. Sénac qui avait étudié cette question et savait ce qu’on en vient de lire voulut y fixer l’attention du Parlement français. Il avait raison de signaler le séparatisme algérien, mais il eut le tort d’en faire un argument de discussion dans une question économique comme celle de la réforme des chemins de fer algériens.

M. Thomson protesta au nom de l’Algérie :


« L’Algérie ne songe nullement, elle n’a jamais songé à se séparer de la mère-patrie, et si elle avait jamais cette pensée impie, aucun million ne pourrait payer ce lambeau arraché au patrimoine national, mais le courant tel qu’on nous le représente n’existe pas et nous protestons au nom des sentiments de patriotisme qui existent en Algérie et devant lesquels se sont inclinés tous ceux qui n’ont pas arrêté leur enquête aux façades de la colonie et qui ont été voir les indigènes et les colons chez eux.

« … Il y a un lien puissant entre l’Algérie et la métropole ; ce lien est fait de sentiments intimes, de souvenirs communs, de douleurs et aussi d’espérances communes… Mais, en dehors de ce lion puissant, le plus solide de tous, ce serait un acte de folie de supposer que l’Algérie puisse jamais songer à se séparer de la métropole. Il y a l’attache même des intérêts économiques, les relations de chaque jour… »