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dépend que du gouverneur… alors… alors M. de Peyerimhoff demeura.

Un des arguments qui furent employés pour obtenir l’autonomie financière de l’Algérie, celui qu’il faut les intéresser aux économies budgétaires, montre que les Algériens ne se considéraient pas Français.

Lisez ces réflexions de M. Le Moigne dans son rapport sur le budget de 1899 :


« L’Algérie a toujours été traitée par la métropole comme un fils de famille à qui les parents paient ses dépenses, non quelquefois sans mauvaise humeur, mais qui, n’ayant pas de ressources propres, sachant la caisse paternelle bien garnie, cherche à se procurer le plus d’argent qu’il peut et n’a guère le souci d’en faire bon usage. Les Algériens n’ont aucun intérêt à voir s’accroître leurs ressources budgétaires ; si la métropole veut leur imposer des taxes nouvelles, ils protestent avec d’autant plus d’énergie qu’ils ne conçoivent aucun rapport direct entre le produit de ces impôts et les crédits que l’on mettra à leur disposition. Ils n’ont aucune raison de chercher à modérer leurs dépenses, puisque les économies réalisées de ce chef ne leur profiteront pas. Aussi est-il facile de constater que certains services fonctionnent surtout en façade, sans utilisation intelligente des sommes dont ils sont dotés. Les fonctionnaires de tout ordre sont naturellement amenés à chercher à tirer de leur situation le meilleur parti possible, sans se préoccuper suffisamment des résultats sérieux qu’il serait de leur devoir d’obtenir. »


M. Le Moigne ni personne d’ailleurs au Parlement français n’a souligné cette mentalité séparatiste qui faisait croire aux Algériens que les économies budgétaires réalisées en Algérie profitant à la France ne leur profitaient point à eux Algériens !…

Le 28 mars 1899 les députés antisémites algériens déposent un projet de loi pour obtenir un « Conseil élu statuant sur toutes les questions relatives à la vie économique, financière, administrative de la colonie… avec commission permanente chargée de contrôler la gestion du gouverneur, de parer aux cas