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menace, car c’est eux qui feront ou ne feront pas le séparatisme.

Mais, sans plus discuter, poursuivons nos citations.

Le 26 décembre 1898, aux Délégations financières, M. de Soliers, qui est encore Dessoliers, veut assimiler l’Algérie à un pays étranger sous le protectorat français il est vrai, mais tout de même étranger. Il dit :


« La Tunisie fixe elle-même ses droits de douane comme elle l’entend ; pourquoi, comme on le voulait sous l’Empire, n’en serait-il pas de même pour l’Algérie ? Ce régime fonctionne tout près de nous. Pourquoi ne pas l’adopter ? »


Évidemment…

Et le lendemain notre précieux M. de Peyerimhoff disait :


« Il y a un pas à franchir. C’est celui qui sépare l’autonomie financière d’une véritable autonomie politique. Et rien ne nous permet de croire que la métropole soit aujourd’hui disposée à accorder cela à l’Algérie. »


C’est un fonctionnaire bien français que cet homme annonçant ainsi froidement pour le lendemain l’autonomie politique algérienne après que le premier pas aura été franchi grâce à l’autonomie financière.

Et cela explique pourquoi, malgré la volonté du ministre de l’intérieur et le désir du gouverneur général, ce M. de Peyerimhoff est demeuré en fonction après le départ de M. Revoil. Même l’aventure fut curieuse. M. Jonnart avait prié M. de Peyerimhoff de démissionner. Le bloc algérien tombe sur le gouverneur. — Mais c’est l’ordre du ministre de l’intérieur. — Comme attaché au Conseil d’État, M. de Peyerimhoff ne relève que du ministre de la justice. Comme directeur de l’agriculture algérienne, il ne