Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/329

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mentale de 1897 pue le séparatisme. M. Marchal ne veut plus de représentation algérienne au Parlement français, puisqu’il y aura un Parlement algérien… sans indigènes, ajoute M. Fouque, approuvé par M. de Soliers dont le nom était alors écrit Dessoliers.

La commission interdépartementale de 1897 ne prononçait pas le mot séparatisme, ne parlait pas de sécession. Les menaces publiées par le Télégramme et portées à la tribune par M. Forcioli en 1896 reparurent en 1898 au conseil général de Constantine sous le prétexte des impôts.


« À maintes reprises nous avons protesté contre les impôts dont il nous est arrivé d’être injustement et inopinément accablés.

« Or c’est une question d’impôt qui souleva contre l’Angleterre en 1776 ses colonies du Nord de l’Amérique, et c’est une question de privilèges réservés aux Espagnols nés en Espagne — lesquels avaient seuls le droit d’être fonctionnaires — qui souleva contre l’Espagne dans ses colonies sud-américaines les créoles et les Espagnols nés sur le sol de ses colonies, et qui fit perdre à cette puissance, au commencement de ce siècle, à la faveur des guerres napoléoniennes de 1808 à 1813, ses magnifiques territoires de l’Amérique du Sud.

« C’est une question d’autonomie, de libertés âprement revendiquées, qui vient de faire perdre Cuba à l’Espagne ! »


Cela fut dit le 8 octobre 1898 au conseil général de Constantine. Après la menace, naturellement suivaient les protestations du plus absolu dévouement à la France.

J’emploie à dessein le mot menace au lieu de celui d’avertissement. Quand un homme autre qu’un Algérien dit « la mauvaise politique suivie dans la colonie conduit au séparatisme », cela constitue un avertissement. Quand des Algériens disent cela c’est une