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§ VI

L’idée séparatiste dans les assemblées politiques algériennes.


Ce que les Algériens écrivent dans leurs journaux, ils le disent dans leurs assemblées politiques.

M. le sénateur Gérente, à la commission interdépartementale, 11 juin 1897, disait :


« Le Parlement français est profondément incompétent pour toutes les questions touchant à l’organisation générale de la colonie et il y a danger à lui laisser sur ce point le pouvoir exclusif de délibérer. »


Le 12 juin, M. Gérente recommandait les anciennes idées de M. Béhic, dont « le projet ne soumettait pas chaque année le budget à l’examen du Parlement ».

Si alors les collègues de M. Gérente n’osent pas encore réclamer l’autonomie complète, ce n’est point parce qu’ils ne la veulent pas, mais parce qu’ils savent qu’on ne la leur donnera pas.

M. Broussais (en réponse à une question de M. Giraud « se demandant s’il ne serait pas préférable de régler les questions algériennes par des décrets après avis du conseil colonial », par conséquent en dehors du Parlement,) dit :


« C’est peut-être aller trop loin dans la voie de l’autonomie complète ; il est certain qu’un projet conçu dans cet esprit n’aurait aucune chance d’aboutir.

« Dans cette voie de progrès qui s’ouvre devant nous, il s’agit seulement de savoir ce que nous pouvons obtenir de compatible avec nos intérêts immédiats, sans compromettre en les exagérant le résultat de nos revendications, etc., etc. »


Toute cette séance de la commission interdéparte-