Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/327

Cette page a été validée par deux contributeurs.

politique algérienne, M. Lys du Pac l’accuse de « superbe ignorance » et de « passion politique » (Dépêche algérienne, 5 février 1898). La France est ignorante parce qu’elle ne se résout point « à étudier les questions algériennes en compulsant les journaux algériens ». (Dépêche algérienne, 3 février 1898.)

Je les ai « compulsés » tous ces journaux, hélas ! et j’y ai lu :

« Ô naïfs que nous sommes si nous nous imaginons que les représentants des arrondissements de la métropole s’inquiètent de notre politique !

« Notre politique ?

« Ah ! ils s’en soucient bien en vérité ! La plupart, les quatre-vingt-dix-neuf centièmes l’ignorent absolument. Ce qu’ils savent en réalité, — et leurs journaux nous le disent — c’est que nous concurrençons les produits agricoles de leurs électeurs. Nos vins, nos céréales, nos huiles, nos troupeaux. Les voilà les seuls étrangers qu’il faille combattre pour leur interdire l’accès des marchés du continent ! » (Lys du Pac, Dépêche algérienne, 15 mars 1899.)

Cela plaisait beaucoup aux Algériens, surtout quand on avait déjà écrit en leur nom :

« Sera-t-il dit que la République à sa vingt-huitième année se montre moins déférente aux revendications des Français d’Algérie que la République de M. Thiers ou l’Empire, de funeste mémoire ?

« La question vaut la peine d’être posée. » (Lys du Pac, Dépêche algérienne, 28 janvier 1899.)

C’est manquer de déférence aux revendications de ces gens que de ne point leur livrer l’indigène, pieds et poings liés !