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M. Morinaud écrivait :

« … Nous députés antijuifs, nous protesterons contre une telle politique, car si elle était consacrée, personne ne pourrait répondre de l’avenir de notre œuvre française en Algérie. On aurait un parti séparatiste. » (Le Républicain, 5 septembre 1898.)

Cela indignait les bons Français d’Algérie comme M. Mesplé, qui protestait dans la Nouvelle Revue, 15 septembre 1898… mais constatait le mal…

À la session de 1898 du conseil général d’Oran, M. Havard était obligé de « relever » les dires et les vœux de M. Vinci et du docteur Mauran.

M. Mauran est un Algérien nouvelle race qui, prévoyant le moment où l’Algérie cessera d’être française, écrivait :

« Je crois qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer tant que cela. Oran ne sera pas plus à l’Espagne que Tunis à l’Italie… l’Algérie-Tunisie… sera elle-même, elle sera à la race algérienne,

« Pour le moment la France a à former par la fusion des trois éléments latins, la race algérienne, la race nord-africaine, qui sera la quatrième des grandes races latines. Quand cette race sera formée, la France devra lui fournir les moyens d’occuper toute son aire, c’est-à-dire toute l’Afrique du Nord où son aïeule la Rome antique a dominé. Et si sa fille est robuste et de belle venue, notre vieille France n’aura pas trop à se plaindre.

« Quand son heure sonnera, elle ne mourra pas tout entière. » (Réveil algérien, 11 novembre 1898.)

Dans ses vœux, M. Mauran avait pour associé M. Vinci, le Vinci dont il fut tant parlé cette année, qui nie ses conversations antifrançaises, mais ne pourra nier ses vœux antifrançais du conseil général d’Oran.

Une hostilité violente et non déguisée animait alors l’Algérie contre la métropole.

La France a le tort de ne pas comprendre que « À bas les juifs ! » c’est un programme suffisant de