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que les fonctionnaires métropolitains dont on se débarrassait, à son profit, pour des causes parfois connues, rarement avouées…

« Le colon originaire, le Français venu de France, a accepté le joug de la métropole en vertu d’habitudes acquises. Mais ses descendants, ses petits-fils, nés dans le pays, n’ont plus de ces préjugés antiques ; le besoin leur a dessillé les yeux. La dure vie sur le sol vierge, l’ardent struggle for life au milieu de populations dissemblables, mais unies par un commun intérêt, ont abattu cet orgueil de suivre aveuglément les pires volontés du pouvoir central. Ils ont constaté les fautes et reconnu que toutes les tentatives des théoriciens les avaient amoindris, qu’elles avaient soulevé des difficultés telles que la vie devenait, pour eux, de plus en plus pénible et qu’ils allaient fatalement à la banqueroute. »


Ces sentiments étaient ceux de la majorité algérienne qui fit de M. Régis, maire d’Alger, son chef.

Le 16 novembre 1898, M. Max Régis adressait au gouverneur général une lettre dans laquelle je souligne une phrase typique :

« Promettez-nous, enfin, de gouverner avec le peuple et non plus avec les lamentables serviteurs des canailleries juives. C’est, d’ailleurs, ce qu’une délégation du nouveau conseil municipal viendra vous demander, monsieur le gouverneur général. Elle viendra vous dire que le peuple républicain d’Alger demande au représentant, chez lui, de la République française de respecter sa volonté, que les hommes de 89 proclamèrent inaliénablement souveraine. »

La volonté souveraine en Algérie n’est pas celle de la République, n’est pas celle du peuple français, c’est celle du peuple d’Alger…

Cette théorie séparatiste que M. Max Régis illustrait en amenant le pavillon de la mairie d’Alger quand arrivait le navire portant le gouverneur, cette théorie était approuvée par la majorité des Algériens qui réélisaient M. Max Régis en 1900.

Le chef des antijuifs parlait très souvent de l’indépendance de l’Algérie.