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fois plus nombreuse que la population européenne. Les Algériens sont fiers de ce nom de Français, qui est leur titre à l’héritage créé par nos victoires : ils mettent leur patriotisme, non pas à créer un État nouveau, mais à étendre la France elle-même jusqu’aux limites du désert. »


L’homme clairvoyant, qui écrivait ces lignes est M. Rambaud. Il les publiait en 1885, dans sa préface à la traduction du volume de Seeley. Les Cubains ont donné à ces affirmations un démenti éclatant. Celui des Australiens est plus discret ; celui des « rêveurs d’autonomie » algériens est incontestable… quoique contesté.


§ V

Le séparatisme dans la rébellion antisémite.


Les autonomistes employèrent d’abord les moyens classiques, l’agitation légale. En 1896, ils n’avaient pas obtenu ce qu’ils voulaient. Ils préparèrent les émeutes. Il fallait montrer à la métropole, qui avait oublié 1870, comment peut travailler la race nouvelle en évolution et comment il est facile de la mettre en révolution. Pour obtenir la charte de 1900, quatre années de rébellion suffirent. De rébellion nettement séparatiste. On voulait l’autonomie… c’est entendu… et on l’eut. Mais on menaçait de la sécession.

Voici ce qui se publiait dans le journal de M. le sénateur Gérente, journal dont M. Cambon possédait pour 75.000 francs d’actions, dans le Télégramme, à la date du 17 octobre 1896.

Ce journal n’était pas rédigé par des agités comme ceux que l’on pousse en avant-garde, en se réservant de les désavouer quand ils ont crié trop violemment les programmes que l’on veut faire accepter.