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sailles une brochure sur les causes de l’insurrection de 1871, accuse les juifs et les étrangers et les Français qui à ce double contact cessaient d’être Français pour devenir Algériens. Il en disait :

« Ces hommes qui ont réalisé de belles fortunes se croient libres d’obligations vis-à-vis de notre patrie et, pour mettre le comble à leur ingratitude, ils choisissent, pour affirmer leurs théories séparatistes, le moment où la France se courbe sous la dure loi d’un vainqueur impitoyable…

« Nous n’aurions pas poussé plus loin l’étude de ces tendances si nous n’avions lu dans un journal de l’Algérie les lignes suivantes :

« Au moment où vont partir pour Bordeaux nos six représentants de l’Algérie, nous tenons à leur adresser une dernière parole, une recommandation suprême, et en cela nous croyons être l’interprète fidèle de l’immense majorité de nos concitoyens algériens.

« L’Algérie aime la France…

« Si les représentants envoyés par la France à l’Assemblée nationale… votent la République et la guerre à outrance, l’Algérie est indissolublement liée à la France.

« Mais si la mère-patrie reprend ou subit l’ignoble aventurier de Décembre… nous la renions pour notre mère et nous ne voulons plus avoir avec elle que des rapports de voisinage géographique.

« Tout plutôt que d’accepter le sinistre hibou de Décembre qui a voué une haine de Corse à notre colonie, qui l’a condamnée à l’étiolement à perpétuité… Plutôt devenir Chinois ou Turcs, Malgaches ou Cosaques.

« L’Algérie avec ses 150.000 âmes de population française et 80.000 Européens non Français au milieu de deux millions d’Arabes et de Kabyles ne pourrait résister à une armée de bonapartistes qui débarquerait à Sidi-Ferruch. Il nous faut donc un protectorat à l’ombre duquel nous pourrions grandir, ne pas être étouffés au berceau et former un jour une nation nouvelle.

« Que nos représentants s’occupent de cette question. Nous ne voulons du Bonaparte à aucun prix ; et certes plutôt que de subir encore ce chenapan, nous préférerions nous donner à l’Angleterre.

« Sans doute, dans ce cas, nous n’aurions peut-être pas le nom de République, nous serions soumis nominalement à une