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métropole, que nous écoutions l’oreille à terre jusqu’au moindre frémissement de cette pauvre mère en pleurs, il se trouvait là sous nos yeux des hommes assez insensés pour rêver et pour préparer une séparation.

« Si le complot n’a pas abouti, ce n’est ni leur faute ni celle de leurs agents. C’est que Dieu ne veut pas que la fille soit ingrate envers sa mère ; que l’Algérie périsse par la coupable inexpérience de quelques insensés. »

M. Lamy, dans sa brochure les Causes de l’insurrection de 1871, écrit :

« Le conseiller municipal au titre étranger, Crispo, Italien, était en correspondance avec Garibaldi retiré à Caprera dont les soldats errant de divers côtés arrivaient à Alger où on prévoyait les utiliser pour un coup de main. Une délégation demandait à Garibaldi de venir prendre le gouvernement de l’Algérie pour sauver la République en péril. »

Je puis ajouter, moi, d’après mes renseignements personnels, — car j’ai eu l’honneur de causer avec M. Crispo, qui vit encore — je puis ajouter : « et pour faire une République algérienne opposée à la France si celle-ci ne demeurait pas républicaine, mais son alliée dans le cas contraire. » Il faut bien se rappeler que c’était avant l’insurrection de 1871 et que les Algériens considéraient l’Arabe comme définitivement soumis, élément négligeable en leurs calculs séparatistes. La preuve est qu’ils refusaient d’accepter les « capitulards » pour les garder. Beaucoup d’Algériens croyaient qu’avec Garibaldi ils pouvaient se séparer de la France. M. Crispo le croyait et l’avait fait croire.

M. Perron, dans ses récits algériens, accuse les juifs d’avoir « subventionné les feuilles qui se mirent à prêcher l’autonomie de l’Algérie et sa séparation d’avec la mère-patrie ».

Un officier « anonyme », qui a publié en 1871 à Ver-