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place de la République pour lutter à outrance contre l’Allemagne. Ce qui donna tant de soldats à ce qu’on croit être un pur mouvement internationaliste dans la Commune, ce fut le patriotisme des Parisiens.

En Algérie on s’agita… pour se séparer de la France.

La commune d’Alger fut séparatiste.

Il y avait déjà beaucoup d’étrangers.

Non seulement les Algériens chassèrent le gouverneur nommé par la France, mais ils nommèrent eux-mêmes celui qu’ils voulaient. Voilà le fait. Il est de séparatisme au premier chef. Et je me demande comment on y pourrait voir une preuve de loyalisme.

Le 8 novembre 1870, le comité de défense d’Alger, présidé par le citoyen Vuillermoz, nomme ledit citoyen chef de l’Algérie… par intérim c’est vrai, mais en n’avisant le gouvernement de Tours de cette nomination que pour confirmation.

L’arrêté était ainsi libellé :


« Article premier. — Le citoyen Vuillermoz est investi des fonctions de commissaire extraordinaire civil par intérim.

« Art. 2. — Les Comités de défense des villes de l’Algérie seront appelés, sans retard, à ratifier cette résolution.

« Art. 3. — Le présent arrêté sera présenté par télégramme à la confirmation du gouvernement de Tours. »


L’Algérie devait ratifier, la France confirmer.

L’Algérie ratifia, mais la France ne confirma point.

Le citoyen Vuillermoz déclarait bien que l’Algérie « ferait d’elle-même » sans s’inquiéter des réponses de Tours (Dépêche Vuillermoz à maire de Médéah) ; la France n’était pas assez affaiblie pour supporter qu’un Algérien se nommât lui-même « dictateur ». Et voici les dépêches qui furent adressées à « l’usurpateur » :