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Leur race ne tenait que par un apport constant du sang méditerranéen. Et de même leur force dépendait de Constantinople. Brisé le lien avec la patrie politique, elle décrut progressivement. Elle était mourante en 1830. Nous n’avons fait que lui donner le coup de grâce, au prix d’un effort insignifiant. La résistance vint d’autres éléments : de ceux dont la race a pris et tient sur ce sol.


§ II

La période française avant 1870.


Aussitôt que les colons européens crurent les Arabes soumis, la domination de la métropole française leur parut lourde.

Et l’on parla de self-government.

En 1857, M. Jules Duval écrivait dans les Débats (13 janvier) :


« L’Algérie est trop près de la France pour être une colonie vivant d’une vie propre, sans autre dépendance que le lien de la souveraineté politique à la façon des colonies anglaises.

« Sans méconnaître ce qu’il y a de sève dans les intelligences ou les ambitions locales, en y applaudissant au contraire, que deviendrait, il est permis de le demander, leur élan personnel sevré de l’appui de la France et livré au soutien de leur seul entourage ? ce que devient la greffe séparée du tronc qui la supporte et la vivifie. La prétention au self-government ne saurait donc être accueillie… »


Vous êtes encore trop faibles pour marcher seuls, disait Jules Duval. On verra plus loin que M. Leroy-Beaulieu ne fait pas d’autre objection aux anciennes tendances séparatistes.

Au cours des polémiques de 1857 sur le self-