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Dupleix : Le pays des célibataires et des fils uniques, par Georges Rossignol, 1901.


CHAPITRE XXIII

Le séparatisme algérien.


On en parla beaucoup l’an dernier. L’esprit français, le bon esprit parisien, le meilleur esprit algérien ont cru que le séparatisme était la propriété de M. Sénac, et comme cet honorable législateur prononce « chéparatisme » la cause fut entendue. Pas de séparatisme. Il n’y en a point. Il n’y en eut, il n’y en aura jamais.

Cependant…

Comme je ne me contente pas d’une affirmation « pure et simple », fût-elle de M. Jonnart que j’aime beaucoup ou de M. Loubet que j’aime davantage, fût-elle des gens que je respecte le plus, j’ai cherché.

A priori, sans étudier l’Algérie, on aurait le droit de dire que l’Algérie est séparatiste.

Turgot a vu dans les colonies des fruits qui, mûrs, tombent de l’arbre.

Avant d’être « mûres » les colonies tiennent à l’arbre, sont forcées d’y tenir sous peine de crever de faim. Mais dans cette union elles voient une dépendance, et elles en sont impatientes. Lorsqu’une métropole et une colonie n’ont pas la même opinion sur une question quelconque cette divergence est accentuée par le séparatisme fatal, réel, public ou latent, avoué ou nié, qui anime logiquement, historiquement toute colonie contre toute métropole.

Cette loi nous l’acceptons pour les autres. Nous