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d’hui et d’où sortira demain le peuple algérien. » (Délég. fin. 2e volume. 1re partie, page 98.)


Le sang français ainsi versé dans le mélange en cristallisation pour employer les belles expressions de l’humaniste du gouvernement général ne suffit pas à compenser…

Mais nous verrons cela plus tard. Pour le moment et comme fin de ce chapitre sur les étrangers en Algérie je vous prie de lire et de méditer ceci :


« Comment d’ailleurs arrêterions-nous dans nos colonies l’invasion de la marchandise étrangère et de l’élément étranger, quand nous ne pouvons point les enrayer chez nous ; quand, de plus en plus, l’indigène en France devient fonctionnaire ou domestique, suivant qu’il habite la ville ou la campagne, laissant les emplois lucratifs mais qui exigent initiative et vaillance aux étrangers ; lorsque tous nos grands ports, toutes nos grandes villes frontières sont habitées de plus en plus par des étrangers ? Comment ferions-nous d’Oran et de Tunis des villes françaises quand Nice, Toulon et Marseille, quand Roubaix et Tourcoing cessent de plus en plus de l’être ? Chez nous, comme disait Skobelef en parlant des Allemands des Provinces baltiques, nous ne sommes plus chez nous. Il y a à Marseille environ cent mille Italiens nés en Italie, et au moins cent mille autres Italiens nés en France, mais fils ou arrière petits-fils d’Italiens à qui la loi de 1880 a bien pu conférer la nationalité française, mais non le cœur français. Supposez qu’une guerre heureuse donne Marseille à l’Italie, du jour au lendemain, par la simple substitution d’une garnison, de fonctionnaires et de fournisseurs italiens aux soldats, aux fonctionnaires et aux fournisseurs français, du jour au lendemain il y aura à l’hôtel de ville de Marseille une municipalité de langue italienne. Voilà qui éclaire sous son vrai jour le soi-disant antisémitisme algérien aussi bien que les grèves marseillaises où des agitateurs, payés ou non, mais haineux de la France, couvrent d’oripeaux éclatants et dissimulent sous les noms pompeux d’antisémitisme et de socialisme leur vilaine besogne antifrançaise. »


J’ai pris cette page dans une brochure du Comité