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C’est 317.646 étrangers et 170.964 Français étrangers par le quart du sang contre 70.000 Français de sang pur. Je ne puis en effet admettre pour chiffre des Français nés en France que ce chiffre de 70.000, puisque dans le recensement de 1900, qui donnerait le chiffre de 171.500, l’armée n’est pas comprise dans la population à part chiffrée seulement à 16.331, alors que dans le précédent recensement de 1896 cette population à part, en y comprenant l’armée, se chiffrait par 69.843.

Ces divers groupes, dont on voit l’énorme différence de force numérique, sont des groupes en crise d’adaptation, d’acclimatement. Dans ces crises la nature demande aux groupes qui les subissent d’abord la puissance de l’estomac, ensuite celle de la génération ; la force du cerveau pour les fonctions de l’intelligence est alors secondaire. La supériorité de l’esprit n’est capable de neutraliser la supériorité du sang que lorsque les groupes sont adaptés, séparément, parallèlement. Cette adaptation, personne ne pourra la dire réalisée ou non réalisée avant deux ou trois siècles. Pour le moment il n’y a que la crise d’où elle sortira ou ne sortira point. Et dans cette crise la suprématie est au nombre, surtout si à ce nombre se joint la supériorité du sang, — étant donné que le mot sang veut dire les forces animales. Cette suprématie, les chiffres des statistiques la montrent, et tout ce que j’ai dit jusqu’à présent l’explique.

M. Édouard Cat l’a constatée aussi :


« Les étrangers, Espagnols ou Italiens, sont ici tout près de leur pays d’origine ; ils y retournent assez fréquemment ; ils y conservent des attaches et des relations. De plus, dans la colonie, ces étrangers ne sont pas, comme en France, isolés, disséminés et presque fondus dans la masse des Français, quarante fois plus nombreuse ; ici, au contraire, les étrangers