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Mais il n’y a pas de masse française en Algérie pour absorber les masses d’étrangers méditerranéens.

C’est en présence :

1o 171.500 Français de France, y compris l’armée, c’est-à-dire en réalité 70.000 Français seulement, en qui l’esprit français diminue suivant qu’augmente le temps de séjour et l’influence de l’ambiance. (Les magistrats sont les gens qui permettent le mieux de noter le phénomène. Telles coutumes algériennes les scandalisent en leur première année de séjour. Peu après ils n’en sont plus choqués et même en arrivent à les trouver naturelles.)

2o 170.964 Français nés en Algérie, en qui non seulement l’esprit français, mais le sang français est diminué, car les mariages mixtes leur ont mis plus d’un quart de sang étranger dans les veines. Et il ne faut pas oublier que dans ces métissages l’influence dominante appartient au sang des races dont les pays d’origine se rapprochent le plus des pays où a lieu le métissage. C’est le cas pour les Espagnols, les Italiens et les Maltais dans leurs croisements avec les Français en Algérie. Les atavismes de l’élément étranger l’emportent sur les atavismes de l’élément français dans les produits des mariages mixtes. La différence qu’il y a entre les sang-mêlé d’Algérie et des Français apparaît moins marquée, certes, que si l’élément étranger était un élément nègre ; mais pour qui sait observer les races, elle apparaît non moins nettement.

3o 71.793 naturalisés.

Cette catégorie de Français n’offre avec la masse étrangère qu’une seule différence, celle d’état civil.

4o 245.853 étrangers.

Et vous voyez quelle supériorité de nombre a l’étranger.