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« Ainsi, c’est une sorte d’étape vers le cosmopolitisme plus large des races diverses. Il diffère essentiellement de celui d’outre-Méditerranée, en ce qu’il n’est pas seulement un assemblage saisonnier d’hiverneurs riches ou joueurs, mais un groupement de travailleurs définitivement installés, entretenant des préoccupations spéciales, même ayant apporté de leurs pays respectifs des idées spéciales dont l’écho ou la synthèse offre le plus passionnant spectacle d’un mélange bouillonnant où se prépare l’avenir. Ce sont des cosmopolites attachés au pays, des êtres divers réunis dans un même patriotisme économique et géographique violent et durable. »


Un homme qui écrit mieux que les collaborateurs de la Dépêche, mais dont le caractère français est aussi dénaturé, sinon plus, M. Louis Bertrand, modeste écrivain, qui dans la réclame payante de ses ouvrages s’attribue du génie et marque la prétention jolie de régénérer les lettres françaises, publia cette année un roman curieux : Pepete le Bien-Aimé. M. Louis Bertrand est un laborieux qui a mal lu Flaubert, qui n’a pas compris Anatole France et dont les lauriers de Paul Adam troublent les veillées pénibles. À son démarquage les jeunes écrivains français préféreront toujours les origines. Mais cela n’a pas d’importance. Pour mon étude actuelle, ce que je veux sortir du roman de M. Louis Bertrand, c’est les types. Le héros et les êtres qui vivent, agissent dans son œuvre sont d’immondes voyous ; des proxénètes et des souteneurs, des détraqués, des voleurs ; bref, une bande ignoble. M. Deschamps nota cela dans une critique du Temps : « Les bas-fonds d’Alger ne sont pas l’Algérie », disait-il. Mais si…, a riposté M. Louis Bertrand dans un article de Gil Blas. Mais si… mes héros sont bien les types de la race nouvelle. Ils sont francs. Ils sont forts. Vous les méprisez. Tant pis pour vous ! Nous autres Algériens nous les admirons. Votre décadence ne