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ethnique de l’absorption de l’élément français par la masse étrangère, ils n’avouent pas que ce phénomène est regrettable. Bien plus ils s’en déclarent heureux. Ils croient que cela produira une race nouvelle, puissante, qui absorbera l’indigène.

M. Albert Hughes, lauréat de l’école de droit d’Alger, écrit en 1899 :


« Dans l’intérêt de la colonisation et en vue de lutter contre la rétrograde inertie des indigènes que l’influence française insuffisamment puissante avait peine à combattre, la France a dû faire appel aux bras de l’étranger. Il a fallu attirer des immigrants en nombre assez considérable pour contribuer à la mise en valeur des terres. Pour arriver à ces fins, force a été d’assurer aux étrangers immigrant dans la colonie un certain nombre d’avantages que nos lois civiles françaises refusent aux étrangers établis sur le territoire continental.

« Mais d’autre part, et afin d’éviter que l’influence française ne finit par succomber sous le poids de l’influence étrangère devenue prépondérante, il a été nécessaire de songer à englober dans la nationalité française la population étrangère qui vit en Algérie sous la protection de nos lois, à faire de ces étrangers des nationaux français et à créer ainsi une race puissante, imbue des sentiments et de l’esprit français, résolue « à lutter contre la nonchalance et la répugnance des indigènes, et destinée à en opérer, dans un avenir éloigné, la complète absorption. »


M. Hughes a raison de dire dans un avenir éloigné… car les probabilités actuelles montrent cet avenir très éloigné.

Le 19 avril 1903 la Dépêche algérienne publiait ceci :


« On reproche à tort aux Algériens leur cosmopolitisme. C’est le plus intéressant qui soit à étudier pour un évolutionniste et le plus sympathique. Il offre le cas assez rare d’être presque exclusivement mélangé de races sœurs ou mieux des familles d’une même race, auxquelles ne s’agrègent et avec lenteur que de petits groupes sémitiques.