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26 juin 1889. Vous avez substitué au droit du sang le droit du sol ; à la demande formelle, la naturalisation tacite, automatique. Par cette porte pénètre et pénétrera dans la nationalité française toute la population étrangère de l’Algérie. Sa population française s’accroît par le seul effet de cette loi de 2.400 unités par an et le maximum d’incorporation se produira de 1900 à 1910. Il y a là évidemment un problème qui mérite la sérieuse attention du Parlement. »


Oui, un problème très « grave » et qui faisait dire à M. Jonnart le 22 février 1904, à la Chambre :


« … C’est la loi de 1889 qui soulève de sérieuses objections.

« Quand vous voudrez aborder le problème de la naturalisation en Algérie, je suis prêt à revenir devant vous et à vous donner franchement mon avis… »


Puis, le 7 mars 1904, aux Délégations financières d’Alger :


« L’administration n’a pas seulement à se préoccuper dans ce pays de la mise en valeur du sol, mais du maintien de la prépondérance nationale dans l’élément européen. »


Voilà, certes, la réponse négative et la plus autorisée qui soit à la question : « Avons-nous implanté notre race en Algérie ? »

Elle explique cette autre phrase du discours plus haut cité :


« Je connais bien les Algériens. Je les connais depuis longtemps, et permettez-moi de vous faire observer que, si parfois l’ajournement des solutions nécessaires, les lenteurs et les abus de la centralisation, et aussi quelques fausses manœuvres ont provoqué des récriminations véhémentes, beaucoup trop véhémentes, en revanche les témoignages répétés de votre sollicitude et de votre confiance ont toujours contribué à l’apaisement des esprits et fortifié l’idée nationale. »


Voyez l’influence du sang étranger dans cette population française où l’on doit s’inquiéter de fortifier l’idée nationale, où cette idée est compromise