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mariages cette influence pénètre, en le dénaturant, le sang français.

Dans le recueil des discours parlementaires de M. Cambon, j’ai lu :


« L’Algérie est très rapprochée de la France. C’est à un certain point de vue un avantage, mais c’est aussi un inconvénient, car notre colonie étant beaucoup plus rapprochée de l’Espagne et de l’Italie que de la France, on ne peut pas y ouvrir les bras aussi largement à tous les Européens, d’où qu’ils viennent, qu’au Canada, aux États-Unis ou on Australie.

« Il est certain que, entre les colons français, espagnols et italiens, notre cœur et certainement notre intérêt nous pousseront du côté des colons français. Cependant, tant que notre attention n’a pas été attirée sur cette question, au début de la conquête, nous avons eu une telle affluence d’Espagnols et d’Italiens que nous en étions arrivés à voir le département d’Oran compter plus d’Espagnols que de Français et les Italiens tenir dans le département de Constantine une place qui dépassait de beaucoup celle que nous aurions voulu leur laisser.

« Nous nous sommes préoccupés de cette question, et, je puis le dire au Sénat, il résulte du dernier recensement que pour la première fois le chiffre de la population des étrangers en Algérie, sans que nous les ayons molestés en quoi que ce soit du reste, a été en diminuant, tandis que le chiffre de la population française augmentait. »


Était-ce bien, est-ce bien une population française que celle des naturalisés, car c’est la naturalisation automatique par la loi de 1889 qui donne les résultats chantés par M. Cambon ?

Nous étudierons cette question de la naturalisation dans un autre ouvrage.

Mais dès maintenant il convient d’y fixer votre attention par quelques « extraits ».

Le 18 février 1904, M. Thomson disait à la tribune :


« Sans doute il y a une question grave, plus grave en Algérie que dans la métropole : celle de l’application de la loi du