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Un auteur algérien, pour essayer de réagir contre l’influence étrangère, a publié, en 1898, à Alger, une brochure intitulée : Pour la patrie. J’y ai lu :


« Le Français d’origine manifeste pacifiquement ; il réclame ce qu’il doit réclamer aux pouvoirs publics avec calme, avec dignité ; il ne défonce pas les magasins ; il ne vole pas ; il s’en tient à la manifestation pure et simple ; n’insulte pas la magistrature, l’armée. Il a le sentiment du respect des corps élus à côté de celui du devoir ; il pousse la vénération de la mère-patrie à l’excès et il supporte patiemment ses volontés. »


C’est des premiers jours que tous les observateurs qui voulaient bien regarder, sans obscurcir leur vue par les a priori d’un système quelconque, ont vu les inconvénients de l’élément étranger pour l’idée française dans la colonisation de l’Algérie.

Bugeaud avait vu que l’appel à des gens venant de partout créait un danger. Sa réponse aux projets de Lamoricière, en 1845, est ainsi résumée dans la Revue des Deux Mondes : « Ces colons, venus de tous pays, ne seront pas rattachés les uns aux autres par le lien de la commune patrie. »

En 1854, M. Heurtier, dans un rapport au gouvernement, disait :


« Il n’est pas opportun de provoquer une immigration étrangère trop nombreuse dans nos possessions algériennes. »


En 1884 (21 juin) M. Treille disait à la Chambre :


« En Algérie, nous nous trouvons en présence de 190.000 étrangers qui cherchent à envahir toutes les positions commerciales et industrielles. »


M. Étienne appuyait. Les naturalisés n’étaient pas encore ses électeurs.

Le livre classique de Wahl constate l’influence excessive de l’élément étranger et comment par les