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algérienne du bon document. (Dél. financ., t. Ier, p. 177.) Nous verrons plus loin au chapitre des méfaits de son service jusqu’où va cette ingéniosité.

Voici sur celle de ses administrés une phrase délicieuse :


« M. de Peyerimhoff espère aussi faire venir de la métropole des jeunes gens ayant des capitaux et il escompte les avantages que la colonie en retirera. Alors ce n’est pas un établissement école que l’administration se propose de faire, mais une ferme réclame et j’estime qu’il serait possible d’arriver au même but avec moins d’argent. Il suffirait de battre un peu plus la grosse caisse autour des colons qui ont réussi afin de dissimuler l’échec de ceux qui ont été ruinés par l’incurie et les vexations de l’administration. » (Jacquiet, ibid., p. 174.)


Voilà le ton d’inconsciente immoralité que la ruse algérienne donne aux dialogues des élus et des administrateurs dans le Parlement d’Alger. Je n’invente pas. Je ne rapporte pas. Je cite.

Poussée à bout, cette ruse devient tout à fait inintelligente… comme celle de l’autruche… Ils veulent bien une caisse de retraites, mais ils ne la veulent point doter. Le gouverneur leur dit : « Il est impossible que vous mainteniez le principe d’une caisse de retraites et que vous vous dispensiez de la doter. » (Ibid., p. 88.) Ils n’en refusent pas moins les crédits de dotation tout en conservant la caisse.

C’est que leur inintelligence va jusqu’à la croyance au miracle en matière de finance.

Voici, de M. Vinci, le président de la délégation des non-colons :


« Avec l’act Torrens, nous pourrons décupler la valeur en capital de notre avoir foncier. Cette petite cédille hypothécaire que j’aurai détachée de mon calepin et qui aura une valeur de 3.000 francs, je suppose, sera transmissible par voie d’endossement. Elle passera entre les mains de 5 ou 6 endosseurs et, par conséquent, ce capital de 3.000 francs deviendra