Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/278

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

font beaucoup de bruit partout où n’est point leur place, et, pour compléter le « comme dans un moulin » de M. de Peyerimhoff, de citer un simple détail.

Les statistiques officielles publiées en 1904 pour l’année 1902 (page 98) nous apprennent qu’il y a bien trois auditeurs au cours d’égyptologie, mais pas un au cours de langue et littérature françaises.

Cela n’est pas des phrases, cela n’est pas des observations contestables, c’est le fait. Brutal et navrant. Pas un des jeunes gens de la race nouvelle qui veut à son esprit haute culture ne suit le cours de « langue et littérature françaises » à l’École supérieure des lettres d’Alger. Philosophez là-dessus.

Pauvre professeur de langue et littérature françaises… pas même la ressource de son cocher comme notre légendaire professeur de sanscrit au Collège de France !

J’espère que, lorsque l’École supérieure d’Alger sera devenue Faculté et que M. Musette ou quelqu’un de ses disciples y enseignera la langue et la littérature de Cagayous, il aura plus de monde que nos infortunés professeurs « de langue et littérature françaises ».

Heureusement qu’il y a les établissements d’enseignement secondaire et d’enseignement primaire avec « auditeurs forcés » pour les cours de français…

M. Jonnart a compris la nécessité d’un effort pour sauver avec la langue le caractère français dans la colonie. Et les budgets comprennent pour ce des dépenses de plus en plus grandes. Mais ce qui paraît inquiétant c’est qu’un délégué financier, M. Jolly (Dél. financ., 1er vol., p. 383), ait ainsi caractérisé l’enseignement que veut le Parlement algérien :


« Un enseignement complet, absolument français dans ses