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M. de Peyerimhoff, je vous le dis, est précieux… pour nous. Mais l’Algérie qui tient si passionnément à lui aurait tout de même le droit de trouver qu’il est un maladroit ami.

« Comme dans un moulin ! » Ce n’est pas le pamphlétaire qui le dit, c’est le directeur de l’agriculture algérienne, un des plus hauts fonctionnaires du gouvernement général, c’est M. de Peyerimhoff qui le constate : à la jeunesse qui incarne l’effort intellectuel supérieur de la race nouvelle il faut des écoles où l’on entre comme dans un moulin.

Et si nous en croyons M. le docteur Trabut, il faut même que ce soient de gais moulins. Vantant un lieu qu’il propose pour l’établissement d’une école supérieure, cet honorable fonctionnaire écrit : « Il se trouve admirablement placé pour donner aux élèves, les jours de congé, la facilité d’assister aux spectacles. » (Délég. financ., 1er vol., 1re partie, page 645.)

Voilà de bons documents de mentalité algérienne ; ne pas subir d’examens difficiles, puis se distraire au spectacle, voilà les conditions de l’enseignement supérieur algérien que nous disent M. de Peyerimhoff et le docteur Trabut.

Croyons-les. Et concluons logiquement. Cet enseignement supérieur algérien qui coûte 500.000 francs par an est inutile. Qu’on le supprime. 500.000 francs seraient beaucoup mieux employés en bourses pour les Facultés de la métropole. Mais, puisqu’il leur faut des écoles où l’on entre comme dans un moulin… eh bien, ils se contenteront de l’enseignement secondaire et de l’enseignement primaire.

On me permettra de ne point m’arrêter à faire un tableau plus complet des hautes études algériennes et des jeunes gens qui s’y livrent, jeunes gens qui