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du doigt la sacoche et le rouleau de reçus… mais le travail intellectuel !

La nouvelle race est effrayée par le travail intellectuel. Cela est normal. Nous avons vu que le phénomène naturel chez la race en transplantation, c’est l’effort pour la nutrition et pour la reproduction. L’effort intellectuel sera naturel… plus tard…, si la race s’adapte, prend sur le sol. En attendant, la masse a sur l’effort intellectuel les idées de mon voyageur en tramway.

M. de Peyerimhoff, qui nous est un informateur précieux, un informateur officiel, a fait la même constatation. Pas en tramway. Aux séances du Parlement algérien. Quand on parlait des écoles d’agriculture, on y disait que les jeunes Algériens riches n’avaient qu’à se présenter aux écoles de France. Mais il y a des examens pour entrer dans ces écoles, dit M. de Peyerimhoff, des examens difficiles. « Alors nos jeunes gens suivent la foule qui entre par les portes toujours ouvertes des écoles de droit, de médecine. » (17 mars 1904.)

Il revient plusieurs fois sur cette constatation. Le 21 mars 1904 il dit :


« Mais dans les écoles supérieures de la métropole on n’entre qu’après des concours très sérieux, très difficiles, de sorte que beaucoup de jeunes gens qui feraient de bons agriculteurs ne peuvent y pénétrer. »


Et à la séance plénière du 24 mars 1904 :


« Dans les écoles de France, comme on vous le faisait remarquer tout à l’heure, on n’entre pas comme dans un moulin. Il y a des examens très difficiles. »


Diable !… diable !… Est-ce que l’Algérie aurait tant désiré ses écoles supérieures pour y entrer « comme dans un moulin » ?