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     Un asticot, dans un cim’tière,
     Histoir’ de faire un chouett’ gueul’ ton,
     Se glissa douc’ment sous la pierre
     Qui r’couvrait l’cadavre, dit-on,
     D’un gros banquier mort mi’yonnaire,
     Ça puait la charogn’ ; l’asticot
     Déjà s’en léchait les babines.
     « Vieux macchabé, lèv’ ton pann’tot,
     « Y faut qu’avec ta viande j’dîne,
     « Que j’boiv’ ton pus comm’ de la fine ! »
     Sans s’fair’du mal, il ouv’ la bière ;
     Mais il recule en s’bouchant le nez !
     Là, dans le cercueil, gisait sous terre,
     Un gros youpin : l’asticot v’nait
     D’étr’ à peu près empoisonné.

(Antijuif, 5 août 1897.)


Pas très nouveau.

Pensez-le, mais ne le dites pas en Alger, car ils se croient sérieusement d’avant-garde. Ils en sont encore cependant à l’âge du calembour :


« Je propose un grognement d’honneur et un triple ban en l’honneur de la Purée noire : Hipp ! hippi hourra ! »

« Fermez le ban ! N’oubliez pas surtout d’aller au Cabaret et au Kursaal où les Gaietés de l’Escadron s’annoncent comme un incommensurable succès.

« Pétrone. »

« P.-S. — Qu’est-ce à dire ? Peladan est dans nos murs ? C’est sans doute par sympathie pour cet ennemi de Massenet que nos étudiants essayèrent d’un chahut à Manon ?

« Pour éclaircir la question, je me mis à la poursuite de l’auteur de choses aussi suprêmes que les Pernots.

« Je frappai à la porte de son hôtel :

« — La sar daigne me recevoir ?

« — Le sar dîne, me fut-il répondu.

« — À l’huile ? ajoutai-je par habitude.

« Je suis sar assez, pensai-je en me retirant indigné.

« Si le sar sait : Oh ! mon oncle Francisque ! » (Turco, janvier 1904.) »


Toutes ces calembredaines sont pour eux d’esprit