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Mais si je trouve excessif cet autodénigrement[1]… il me semble qu’il n’y a pas moins d’excès dans le portrait flatteur que la Vigie algérienne publiait le 23 juin 1881.

C’était :


« Je termine par ce passage de l’article dominical du Petit Alger sur la presse algérienne :

« Nous n’éprouvons aucune hésitation pour dire que le journalisme algérien peut être comparé avec le journalisme de la métropole sans qu’il en résulte un désavantage pour lui. En France on est bien vite un grand journaliste lorsqu’on a quelque facilité de plume et qu’on est entré dans l’engrenage ; il n’y a pas pour lui de questions neuves, ou il y en a peu ; ce n’est pour ainsi dire qu’un courant de rédaction. Ici c’est tout le contraire. Ce qu’on appelle le bulletin politique tient le second rang dans un journal algérien ; le premier rang appartient au bulletin colonial, c’est-à-dire à toutes les questions particulières au pays touchant la colonisation, l’administration des populations indigènes, la sécurité des frontières, la constitution de la propriété immobilière, les rapports du gouvernement de la colonie avec celui de la métropole, l’aménagement des eaux, etc…

« Pour écrire sur tous ces problèmes il ne suffit pas de savoir tourner la phrase, de connaître le genre polémique et d’avoir acquis une instruction générale ; il faut de plus et surtout posséder son sujet ; et nous entendons par là avoir fait les études nécessaires pour connaître l’Algérie. »

« Suit une appréciation très bienveillante de chacun des écrivains de la presse d’Alger, suffisamment désigné pour qu’il se reconnaisse.

« L’auteur de cet article se déclare complètement désintéressé dans la question. Il n’est pas journaliste, dit-il. Je n’en crois rien. En tout cas, moi qui le suis par profession, par vocation et par tempérament, je mets toute modestie à part, et je me range à l’avis de mon confrère masqué. « Il est plus

  1. Il y a tout de même dans la presse algérienne quelques personnalités honnêtes et de talent ; il y eut des journalistes algériens comme les Marteau, les Pierre Batail et d’autres, qui ont livré et livrent encore le bon combat. Mais c’est le cas de répéter rari nantes