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pas tant le rôle de la presse algérienne que celui de la société algérienne après l’incident. Beaucoup trop d’hommes de cette société, des hommes distingués par ailleurs, ne comprenaient pas ce qu’il y avait eu d’inconvenant dans le procédé de M. Revoil offrant aux invités de la presse locale, moitié sur les fonds du gouvernement, moitié sur ceux du conseil général, une séance d’Andalouses. J’ai mis très souvent, à dessein, la conversation sur ce sujet lorsque je causais avec des gens très bien… Ils ne comprenaient point ! Ils avaient la mentalité de leur presse.


CHAPITRE XVII

La mentalité algérienne reflétée par la presse algérienne.


Je ne voudrais point faire une concurrence déloyale à la rhétorique algérienne en disant que la presse est le miroir d’un pays. Car j’estime que la France vaut beaucoup mieux que la presse française, Et malgré tout je crois que l’Algérie vaut également beaucoup mieux que sa presse. Je ne vais cependant pas jusqu’à dire avec M. Casteran (Télégramme, 30 mai 1899) : « On se fait journaliste à Alger aussi facilement que cireur », ni à faire miennes les déclarations de « Mohammed Biskri » dans sa Lanterne du 28 avril 1898 :


« … J’y vas faire comme les roumis qu’y savent plus comment boulotter, y sont journalisses, seulement comme mon journal y sera a moi tout seul j’y mettra dessu ce que j’y voudra, et personne y dira met ça ou met aut’chose, moi seul j’y commandera, parce que personne y paie. »