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voyage du Président leur indignation soulevée par l’incident que l’on sait.

Ce M. Aubert n’était pas un ramasseur de bouts de cigare, mais le secrétaire général du syndicat commercial algérien.

Enfin, le jour de l’arrivée du Président, M. Antonini — pas un tondeur de chiens, mais un gros personnage, un ancien maire d’Alger — faisait distribuer sur la voie publique des petits papiers couverts de ceci : « Colons et citadins, unissons-nous pour pousser tous en chœur sur le passage de M. Loubet le cri de « Vive Revoil ! »

C’était tellement fort qu’en cette occasion les mendiants, les voyous, les cireurs montrèrent plus de politesse que les gens bien élevés. La Dépêche avait publié ses menaces, le syndicat commercial son appel à l’outrage. M. Bertrand seul parla.

N’allez surtout point dire à ces gens qu’ils manquaient de la plus élémentaire correction. Ils vous répondraient ce qu’un conseiller général répondait au préfet !


« M. Rey s’étonne des appréciations du préfet, en ce qui concerne la forme de la motion. Nous avons tous tellement fréquenté le protocole, ces temps derniers, — pour ma part, j’ai couché dans le même train — que nous avons tous appris à mettre dans nos propos une réserve protocolaire. » (Dépêche algérienne, 4 mai 1903.)


Autre ordre d’idées.

Un reporter va faire visite à l’un des maîtres de la littérature algérienne du moment. Il nous décrit le sanctuaire :


« Un fouillis de menues choses orfévrées, sculptées, encombrent les bureaux et fauteuils. Des livres, brochures, manuscrits chevauchent sur une causeuse, se heurtent à des têtes