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vite, presque instantanément. De braves gens, comme le général Clauzel par exemple, qui écrivaient, qui parlaient simplement en Europe, aussitôt qu’ils avaient quelque chose à dire en Algérie tombaient dans le ridicule :

« Soldats, les feux de vos bivacs qui des cimes de l’Atlas semblent se confondre avec la lumière des étoiles annoncent à l’Afrique la victoire que vous venez de remporter sur ses barbares défenseurs et le sort qui les attend. Vous avez combattu comme des géants…, etc… »

L’équilibre mental est compromis très vite… plus de mesure… plus de goût… Les journaux du 10 mars 1903 nous apprenaient que M. Revoil avait offert à la reine Amélie de Portugal le spectacle des aïssaouas et ajoutaient que la reine en avait été « fort impressionnée ».

Vous voyez le dessert à la reine et le poétique après-dîner… les hurlements des épileptiques mangeurs de scorpions… horreur !

C’est aux mêmes organisateurs que l’on doit les fameuses danses du ventre du Kreider qui ont fait rougir… (il n’y avait point de sapeur)… le cosaque invité par le Président.

C’est le goût algérien au niveau duquel tombe très vite celui de l’immigré.

Il est vrai que cela est beaucoup plus innocent que cet autre manque de tact par quoi s’illustra M. Bertrand, le président du Parlement d’Alger, le jour de l’arrivée de M. Loubet.

Le président de la République vient faire un voyage « au nom de la France dans la colonie ». En le saluant, le président de la plus haute assemblée de l’Algérie se permet l’inconvenance de lui dire ceci :