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Pour plaire à cette clientèle de femmes, on devait, naturellement, en même temps qu’on disséquait le juif éventrer la juive. On n’y manqua point. On reprit le tableau du Renaudot de 1830. Le classique passage :

« Le caractère physique des juives, si étranger aux autres femmes de ce climat, devient inexplicable. Le sang qui coule dans leurs veines est de glace, tandis qu’il est de feu chez les Mauresques…

« … Les femmes juives les plus faciles à débaucher qui soient dans le monde, et les plus crapuleuses quand elles peuvent s’abandonner, n’ont surtout à Alger que la faiblesse et les incommodités de leur sexe. Fades, insipides, leur corps ne s’émeut jamais à la voix du plaisir ; le cœur ne les guide point dans leur choix et, pour se livrer à un homme, elles ne consultent que leur ambition, leur avarice et leur orgueil. »

Sur ce thème, pour la plus grande joie de ses lectrices, l’Antijuif composa les plus immondes variations.

Un jour un « vieux magistrat qui a fait paraître un livre sur l’Algérie » affirme que « rien n’est plus hideux que le juif, sinon la juive ». Et il la dépeint… à peine si la vierge trouve grâce, et c’est pour si peu de temps :

« Parfois dans le court, très court passage de la nubilité à la maturité, certaines épaules, certaines poitrines, certaines hanches, certaines jambes juives présentent des lignes, des courbes, des perspectives vraiment harmonieuses, la quantité semble y faire assez bon ménage avec la qualité, mais le moindre accident provoque des écoulements lamentables, l’accident du mariage par exemple. Le vertical se change en horizontal, les collines en vallées, les vallées en ravines, la glissade en traînage, le rose en terre de Sienne. La vierge charmait, la femme épouvante…

« Quand une juive se marie et quand elle accouche, les deux événements sont l’occasion de pratiques tellement