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M. Max Régis était plus avisé quand — le bougre les connaissait bien — il leur clamait :

« Vous êtes maintenant les vestales qui veillez au feu sacré sur lequel s’offrira l’holocauste de toutes nos souffrances.

« … Apportez sur l’autel de la Patrie en danger l’hommage de vos dévouements si nécessaires. »

Cela c’était pour les héroïnes qu’on voit arriver des banlieues, coiffées de chapeaux à plumes… des braves femmes, un peu ridicules, mais saines de cœur, et qui « marchaient » quand on les appelait vestales ou qu’on les comparait à Jeanne d’Arc.


§ VIII

Les ignominies que lisaient les dames du Souvenir.


L’Antijuif soignait sa clientèle féminine. Ce journal était lu dans les meilleures familles d’Alger. Telles grandes dames ne pouvaient attendre la distribution de l’abonnement. Elles guettaient les premiers crieurs. Vous savez, chez nous, la blanchisseuse qui a joué le favori et roussit le fin en surveillant l’arrivée de Paris-Sport dans son quartier ? C’était comme ça dans les rues « bien » d’Alger. L’Antijuif était « espéré » comme le bon message par les femmes et les jeunes filles les plus distinguées. Les écrivains de l’Antijuif ne l’ignoraient point. Ils s’appliquaient pour servir à leurs fidèles et dévouées lectrices, à toutes ces vestales gardiennes du feu sacré, la belle littérature qu’ils savaient digne de leur mentalité. Ils publiaient régulièrement une histoire de juif violant une chrétienne. C’était fignolé