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ces dames furent du Souvenir. Elles offraient à M. Max Régis de l’argent, des bijoux, des fleurs, des palmes, leur photographie, des baisers, leur clef… M. Max Régis était le victorieux. Elles traînaient sa calèche.

En 1904 il n’y a plus de dames du Souvenir. M. Max Régis est réduit à laisser vendre par le Mont-de-Piété les bijoux du Souvenir.

C’est que la femme ignore les vaincus. En Algérie comme ailleurs.

Des gladiateurs croyaient que la femme de Rome les aimait quand elle leur envoyait, victorieux, avec un sourire, un baiser, un bravo, son émoi de femelle chatouillée par la vue, par l’odeur du sang. À terre, hommes de boucherie, choses de voirie, elle les condamnait impassible au couteau de l’égorgeur.

Il y a beaucoup de la femme romaine dans la femme d’Algérie ; sans doute aussi dans la femme de partout… puisque les soldats se marient partout ; mais il y en a plus dans celle d’Algérie. Et si M. Max Régis pouvait penser, écrire, il nous donnerait d’intéressants mémoires… La Gabaud, la Marie-Jeanne, les filles de la Kasbah, les cigarières de Bab-el-Oued, les couturières, les modistes et les boutiquières de Bab-Azoun, les bourgeoises, les mondaines de Mustapha… toutes… lui seul pourrait animer de sa bestialité une analyse de la force qui les jeta râlantes à ses pieds.


§ VII

Le rôle d’économie politique assigné à la femme d’Algérie dans la lutte antijuive par les calculateurs du parti.


Que la femme, jouet de sa chair exaspérée, fût