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tos, mais elle en fera aussi par ses instincts un lupanar repoussant, où tyrannique elle apaisera ses appétits monstrueux. »

La note ainsi donnée fut reprise et développée.

Dans un journal qui eut beaucoup de succès, que lisait la jeunesse des deux sexes, dans un journal qui affirmait son antisémitisme jusque par son titre, dans le Cochon du 9 mars 1902, j’ai lu :

« Certains qui peuvent être dans le vrai attribuent à l’influence juive la désagrégation morale actuelle. Il est évident que c’est sous l’action néfaste de ce principe essentiellement judaïque « que l’argent est tout, le reste rien » que sombrent à tout jamais les solides vertus françaises…

« Il est indéniable qu’à Alger notamment où les capitaux sont surtout concentrés dans les coffres juifs, « l’argent » a exercé sur la femme son influence immorale.

« … Un nombre considérable de femmes mariées qui proclament bien haut leur antijudaïsme et affirment ostensiblement leur haine superficielle du juif… sont souvent les premières non seulement à accepter, mais encore à rechercher les faveurs monnayées d’Israël. »

L’homme vertueux qui publiait le Cochon avait malmené quelques chrétiennes ; il n’avait pas compris qu’en Alger l’insulte alors n’était permise que contre Israël. Coût : deux mois de prison. Aussi, quand il reprit son métier de moraliste sanitaire eut-il bien soin, toutes les fois qu’il voulut faire chanter une chrétienne légère, d’insulter en même temps un juif.

Aussi les jeunes gens prenaient-ils plaisir à lire ce délicieux journal et, malgré l’avis imprimé en manchette : « Nous engageons nos lecteurs à ne pas laisser le Cochon entre les mains des jeunes filles, » on mettait le plus souvent possible ledit Cochon entre lesdites mains desdites jeunes filles.

« Vive le Cochon ! » ce fut une page exquise en