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cette terre d’Afrique, prolongement de la terre française, des preuves éclatantes de son génie et de sa vitalité. Elle a lutté ; elle a triomphé ; elle sait que la victoire est longue à organiser.

« Comme la mer d’azur qui baigne ses côtes et qui doit servir à rapprocher, non à diviser, l’Algérie a eu ses orages. La présence du président de la République marquera-t-elle la fin d’une période d’expériences et d’épreuves et le commencement d’un régime fondé sur l’autorité et la liberté, sur la justice et la concorde. C’est ce que pensent, en partageant ma joie patriotique, les membres du gouvernement qui m’accompagnent.

« Pour moi, j’apporte ici, avec la sollicitude cordiale de la mère-patrie pour ses enfants, le dessein d’étudier sur place la situation et les intérêts d’un admirable pays où nous poursuivons un idéal à la fois économique et moral et où l’exercice de la liberté doit être concilié avec ses responsabilités et ses devoirs.

« À l’Algérie ! messieurs. À sa prospérité par le travail pacifique ! À sa grandeur par l’identification de ses destinées avec celles de la France ! »


Retenez ces phrases soulignées, vous n’en comprendrez tout le sens que lorsque vous aurez lu mon livre…

Et peut-être alors aurez-vous « le sourire », vous aussi, en vous rappelant qu’après avoir célébré la gloire de l’Algérie, dans le passé, dans le présent et dans l’avenir, M. Loubet disait aux délégués financiers :


« C’est a vous, messieurs, qui êtes l’expression la plus haute, la plus intelligente et la plus autorisée de la colonie, qu’il appartient d’assurer la réalisation continue de ce rêve. Je vous y convie au nom de la République, sûr de trouver dans vos cœurs un écho de mes sentiments. »


Un rêve… Ce ne sera qu’un rêve aussi longtemps qu’on fera de la politique sur des phrases de littérature électorale… et non sur les réalités de la terre et des hommes.