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Il est incontestable, il est certain qu’il y a en Algérie un très grand nombre de très honorables et très vertueuses familles, tant d’origine française que d’origine étrangère. Et que, s’il y a de mauvaises mœurs, il y a aussi de bonnes mœurs,

M. Wahl a écrit :


« Les mœurs ont eu assez longtemps méchante réputation ; une colonie nouvelle n’a jamais la tenue d’une société bien assise… Ayant besoin soi-même de tolérance, chacun fermait les yeux sur les fautes d’autrui… Tout a bien changé depuis… La famille s’est enfin constituée… Avant peu, le niveau moral sera le même qu’en France. »


En effet. Plus de cantinières. Des femmes du monde. Suivant la formule des « five o’clock teas », de la pâtisserie Fille et de l’hôtel Saint-Georges. Il y en a bien qui s’égarent dans les petites maisons de la rue du Cheval. Mais ce n’est qu’une exception. Des malheureuses dont la mentalité ne supportait sans doute pas les modifications physiologiques de la loi d’acclimatement et dont la chute s’accélère du montant des notes de couturière à payer.


§ IV

Les mauvaises mœurs.


Si vous voulez savoir comment les Algériens les imaginent, lisez, d’un M. Desbiefs, un livre intitulé le Vice algérien (Oran, 1898).

Il y a là, dans un français d’outre-mer, le récit des polissonneries de Mme Mottenfriche avec M. Brichetouille, l’histoire des états d’âme de Sam-Sam, les aventures séraphiques du quatuor où les dames Poignet et Bonichon font vis-à-vis aux demoiselles