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cérébralement. Ne cherchez point la grâce dans la délicatesse ; elle est dans la puissance… Même chez les malades, les anémiées, les expirantes, dans ce combat, l’énergie développée pour la lutte apparaît en illusion de force, de puissance…

Une jeune femme cet hiver en un bal d’Alger, toute gracieuse, la joliesse parisienne, le bel article de luxe (je parle de l’apparence physique), se montra symbolique en la cohue de la fête. La beauté de son allure, c’était au plein du dos, des épaules, à l’allongement, à l’amincissement du buste, à l’effacement du ventre. La grâce de sa physionomie c’était aux yeux (dont la pureté de regard avait des profondeurs par ailleurs fort étudiées), c’était aux yeux purs sous le front blanc que l’artifice de la coiffure élargissait, remontant ainsi la force du visage autour des parties nobles.

Cette admirable personne attirait d’une force de séduction « cérébrale » ; on ne voyait ni ses hanches ni sa bouche, on ne pouvait regarder que son front, que ses cheveux emperlés de gui.

Je ne la connais point. Je ne sais donc si elle avait voulu le symbole de ce gui diadémant sa grâce française au milieu des féminités lourdes, puissantes de la race nouvelle. Cela n’était peut-être qu’en moi ? Sans doute. Mais cela m’a fait mieux voir le travail de la nature opérant sur la race des autres.

La bouche qui s’épanouit pour le baiser ; les hanches qui s’élargissent ; la grâce animalisée pour le rut ; la force de séduction concentrée sur le bassin à féconder.

— Quand ce n’est pas l’époque, chez les animaux, le mâle dédaigne, méprise la femelle.

— En Algérie, l’homme vit beaucoup dehors. Pour des quantités d’hommes le foyer c’est le café.