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avions adopté un vœu tendant à ce que, par exception, dans ces petits villages, deux débits puissent être ouverts. Je vous prie de vous associer à ce vœu qui me paraît très légitime. »


Et M. Tedeschi :


« Il faudra encore que l’administration ait le soin de choisir un débitant dans chaque çof. »


La mairie, l’élection cantonale, l’élection départementale, l’élection législative, l’élection sénatoriale ne peuvent nourrir tous les électeurs d’Algérie ; c’est pour cela qu’il y a deux çofs. Le çof qui possède le pouvoir nourricier et celui qui le convoite. Mais manger et vouloir manger donne à tous également soif, et c’est pour cela que, s’il n’y a qu’une seule mairie où mangent alternativement les çofs, il faut deux cabarets où les deux çofs puissent boire simultanément.

Dans ce délicieux pays qui fait tant de vin, où les distilleries « personnelles » ne peuvent se compter, on a importé suivant la statistique officielle pour l’année 1902 :

22.453 hectolitres de vins divers ;
3.021.400 hectolitres de bière ;
67.228 hectolitres d’alcool pur.

L’Algérie a bu pour 6.376.000 francs de liquide importé… sans compter ce qu’elle produit, et ce dont personne ne peut donner l’évaluation.

Il y aurait bien, dans la statistique, à comparer les vins récoltés et ceux exportés : mais les totaux seraient : récolte 4.353.827 hectolitres et, pour l’exportation, 4.444.827 hectolitres. Et alors c’est difficile à concilier, car il faudrait admettre que l’Algérie importe des vins pour les réexporter… Plus tard, quand les statistiques seront bien faites, on pourra dire exactement ce que boit l’Algérien. Pour