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ger il doit s’empiffrer… et le pauvre y perd ses dents, y perd son estomac… voyez Vichy… voyez la fortune du dentiste en Alger.

Il y a quelque chose de pareil aux États-Unis d’Amérique. La race nouvelle y part aussi de la gueule pour avoir trop vite rempli sa faim.

Boire. Une bonne part de « l’échauffement » algérien — ce que les orateurs parlementaires disent l’ardeur impétueuse du jeune peuple — tient à l’alcool. M. Cambon me disait un jour que toutes les fois que les Algériens font de la politique bruyante il faut songer à l’alcool bu, aux absinthes, à l’anisado. Tout le monde boit. Tout le monde veut de l’alcool. On dirait que l’Européen en sa crise de transplantation devine, sent qu’il faut à ses nerfs inquiets un secours. Et il ne le demande pas aux toniques des nerfs comme le vin Mariani, mais à l’alcool violent, aux apéritifs tueurs.

L’assommoir tient une place énorme, dans la vie algérienne. Il est une institution politique. En France également. C’est vrai. Mais beaucoup moins qu’en Algérie dans la « nouvelle race » qui exagère nos défauts, nos vices, avec un tel entrain qu’il ne lui en reste plus lorsque c’est nos qualités qui sont en jeu. En tout cas je ne crois pas que des grandes assemblées françaises discuteraient la question cabaret comme elle fut discutée cette année aux Délégations financières algériennes.

M. Grosclaude y dit (Compte rendu, 2e volume, 2e partie, page 87) :


« … Dans beaucoup de villages dont la population ne dépasse pas 300 habitants, il ne peut, aux termes de la loi, être ouvert qu’un seul débit. Or, dans ces petits centres, il y a généralement deux çofs, et la situation actuelle est une source continuelle de disputes. Au conseil général d’Oran, nous