Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/213

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ques de M. de Soliers disant le budget « un Nil fécondant qui développe la prospérité du pays ».

Le Nil… qu’on y boive, qu’on y mange…

Et ne dites pas que j’interprète mal.

Le 27 décembre 1898, le directeur de l’agriculture algérienne, M. de Peyerimhoff, disait aux Délégations financières :

« … N’est-ce pas un bon voisinage pour le budget un peu étroit, sinon pauvre, que sera pendant quelque temps encore le budget algérien, que ce grand budget de la métropole, chargé, mais malgré tout riche et au large ? Il y a sous des formes variables et détournées, subventions, avances, etc., mille liens précieux qu’il faut dénouer le plus tard possible… »

Admirez les « formes variables et détournées ! » Ce distingué, cet éminent, cet admirable psychologue du gouvernement général nous présente « l’âme algérienne » sous d’assez vilaines couleurs. Mais il paraît qu’il la connaît bien. Et qu’on doit le croire même lorsqu’il constate des petits faits comme celui-ci (Délégations financières, 2e volume, p. 269, 1904) :

« Ceux qui connaissent le département d’Alger savent que l’on avait surtout visé les fils de colons comme devant former la clientèle de l’établissement. Eh bien ! le fils de colon a une tendance très caractérisée à rester chez lui, et ce n’est que grâce au jeu des bourses que les fils d’employés, de petits fonctionnaires sont entrés à l’école, peut-être dans l’espoir de faire des agriculteurs, peut-être aussi dans le désir d’être instruits, logés, chauffés et éclairés aux frais du département ou de la colonie. »

Nul roman, je vous dis, pour vous fixer sur la mentalité algérienne, ne vaut les documents officiels et les extraits que je vous en sers.

Le budget paie la poste aux compagnies de navi-