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pour la garde de leurs propriétés le droit d’armer sous leur responsabilité civile les indigènes qui auront leur confiance.

« Il exprime le désir très pressant qu’en attendant cette modification si indispensable à la protection des récoltes des colons les magistrats du ministère public s’inspirent du présent vœu avant de commencer des poursuites. »


Ce vœu, qui paraît tout naturel en Algérie, fut adopté à l’unanimité, ainsi qu’un autre tendant à remplacer la gendarmerie par une police rurale.

Voilà qui marque nettement une des plus inquiétantes transformations de la mentalité française en Algérie. C’est d’ailleurs une des conséquences fatales de la « transplantation » par le moyen de la conquête. Les mêmes causes dans les mêmes conditions produisent toujours les mômes effets.


CHAPITRE XIII

Le parasitisme algérien.


Je donnerai ce nom à l’ensemble d’idées, de sentiments qui sont produits par les suites de la conquête. Vivre aux dépens d’autrui, le désir en est naturel chez le soldat qui a fait la conquête. Il a peiné, il a risqué sa vie dans cette conquête. Ce désir, comme la noblesse attachée à la possession de la terre, passe tout naturellement dans l’esprit de l’homme qui recueille le bénéfice de l’effort du soldat et arrive très facilement à croire qu’il a réalisé lui-même cet effort… puisqu’il en a le résultat.

Et c’est ainsi que s’explique le parasitisme algérien. C’est notre parasitisme, à nous, que nous devions à notre constitution sociale qui date de la conquête franque, mais qui s’affaiblissait, et que la con-