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sais et qui m’en voudrais garder, les instants où je ne veille point, j’y cède.

Le Français installé en Afrique par la victoire, l’Algérien, ne fait rien pour réagir contre notre orgueil national. Il s’en grise avec délice. Il est le victorieux.

« Nous, Français, qui avons bien des défauts, mais qui les rachetons par de sublimes qualités dont nous sommes fiers et qu’on ne foule pas impunément aux pieds… »

Cette phrase, que j’ai cueillie dans le Petit Algérien du 3 juillet 1884, résume l’orgueil algérien. C’est la note que vous entendez partout en Algérie. Leurs qualités sont sublimes…

Aussi, quand on les étudie, ne saurait-on faire autrement que d’admirer. Ils vous le disent. En belle naïveté.

« … Pendant ce temps un déjeuner était offert à la presse par M. Gieure, adjoint au maire d’Oran, qui a prononcé un discours au cours duquel il a prié les journalistes parisiens d’étudier le pays sans parti pris et les a conviés à admirer son œuvre… » (Nouvelles du 19 avril 1903.)

C’est leur conception. Dans leur esprit le mot étudier, si l’action d’étudier s’applique à eux, est devenu synonyme d’admirer. Leur orgueil ne supporte que l’admiration.

Le citoyen Hugolin nous dit en son ouvrage :

« … Comme j’ai vécu longtemps au milieu des colons et des Arabes, je sais un peu où le bât nous blesse[1]… Je puis dire des choses qu’ignorent forcément ceux qui traitent la question sans avoir quitté leur rond de cuir ou l’asphalte des trottoirs. »

  1. Diable !!