qu’ils ne retourneront plus dans la colonie, où des étrangers les remplaceront. »
Ainsi, d’après M. Étienne, il suffirait qu’un jeune Algérien goûtât pendant deux années les charmes de la vie de caserne en France pour être à jamais dégoûté de la vie en Algérie. Alors !… voyons… voyons… ça ne serait donc pas le plus beau pays du monde… votre Algérie !
Le patriotisme de l’Algérien ne peut supporter plus d’un an de caserne.
Mais il veut quand même les avantages réservés à ceux qui en supportent plus. Ainsi les emplois civils réservés aux sous-officiers. Le jeune Algérien désire faire, par exemple, carrière dans les ponts et chaussées. Malheureusement il faudrait pour cela qu’il devînt sous-officier.
Et cela, il ne le peut pas, car il ne veut pas faire plus d’un an de service.
Alors son Parlement émet le vœu (session 1904) :
« Qu’une plus large part soit réservée à l’élément civil dans l’attribution des emplois de commis des ponts et chaussées d’Algérie. »
Et, lorsqu’on discute ce vœu, il est dit, séance du vendredi 11 mars 1904 :
« Je demanderai à celui de mes collègues qui formulera ce vœu d’insister sur ce point que l’application de la loi relative aux sous-officiers a pour conséquence d’abaisser considérablement la valeur des administrations. Toutes se plaignent de l’insuffisance absolue de ce recrutement. Ces gens-là ne savent rien. Il ne faudrait pas que, pour assurer le recrutement de l’armée, on diminuât toutes les administrations. »
Et ceci dans la séance du 14 mars :
« On trouve assez de sous-officiers et pas assez d’officiers.