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Mais ce qui paraît impossible au ministre de la guerre paraît nécessaire à l’Algérie.

Aussi M. Max Régis qui connaissait bien ses compatriotes s’était-il empressé de souligner. Le 2 janvier 1904 il publiait dans son journal :

« Les tout-puissants de la défense et de l’action dites républicaines viennent une fois de plus de promettre à l’Algérie un joli cadeau pour l’année 1904.

« … Le bloc n’a pu nous épargner cette nouvelle charge… C’est intéressant de retenir qu’une loi faite pour alléger considérablement les charges de la mère-patrie va produire ce résultat d’aggraver non moins considérablement celles de sa colonie la plus chère. »

Sur ce propos M. Max Régis était d’accord avec les délégués financiers qui pendant la session de 1904 ont considéré cette question du service réduit comme essentielle ; ils l’ont avoué dans leurs vœux officiels ; dans leurs conversations particulières ils ont fait comprendre que de la satisfaction qu’on leur donnerait sur ce point dépendrait leur docilité à seconder le gouvernement dans son œuvre de réorganisation de la colonie.

Les arguments que les représentants-défenseurs de l’Algérie invoquent au Parlement français pour essayer de sauver les privilèges de leurs électeurs devant la loi militaire ne sont naturellement point de même ordre, quoique aussi curieux. C’est ainsi que M. Étienne disait le 14 février 1905 au Sénat :

« Certes, il est utile que les jeunes Algériens viennent en France pour y accomplir leur service militaire, qu’ils apprennent ainsi à connaître et à aimer la mère-patrie ; ainsi, les tendances particularistes, s’il s’en manifeste, ne prendront jamais un caractère dangereux.

« Mais si ces jeunes gens restent deux ans en France, ils s’y fondront si bien avec leurs compatriotes de la métropole