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fidèles électeurs de M. Max Régis avaient eu le temps de la réflexion ; à plusieurs reprises, longuement. Ils étaient conscients. La vaillance de l’élu était donc bien la vaillance de l’électeur.

Une vaillance à part.

Voici qui en accentue le caractère spécial :

Sous le prétexte que la colonisation a besoin de bras, les fils des boutiquiers des villes et de la campagne, les fils des innombrables fonctionnaires, tandis que leurs « congénères » métropolitains allaient à la caserne pour trois ans, ne faisaient eux qu’un an de service militaire.

On parle d’unifier par la loi de deux ans ; l’Algérie proteste. Vouloir que ses fils aient l’honneur de servir la patrie au même titre que les Français de la métropole, c’est l’attaquer ! Les Délégations financières à la session de 1904 votent des remerciements aux députés qui sur le propos ont pris la défense de l’Algérie ! Ce n’est pas des conversations de café, cela. C’est des délibérations officielles du Parlement algérien.

On leur dit, à ces vaillants patriotes : « Prenez garde, en insistant vous allez retarder le vote… etc. » Ils ne s’en inquiètent pas… Ils ne veulent pas faire deux ans. Ils veulent n’en faire qu’un. Tant pis si ceux de la métropole en font trois.

Je lis dans les documents des Délégations financières (1904) 2e vol. 1. p. 51 :

« … Le ministre de la guerre a fait connaître le 22 juin qu’il ne lui semblait pas possible de porter atteinte au principe de deux ans égal pour tous en établissant une distinction entre les Français d’Algérie et les Français du continent. »