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les paroles de l’Algérien, pas assez dans ses actes.

Cette vaillance en 1871 fut de la couardise. Pendant la crise antisémite elle devint de la lâcheté.

C’est de l’histoire. Celle d’hier.

Un épisode. Les journées de septembre à Alger.

L’Antijuif du 22 septembre est un long appel à la révolte.

25 braves se joignent à M. Max Régis pour lutter dans sa villa contre les traîtres, jusqu’à la mort.

On lit dans leur journal :

« Le devoir des citoyens français est tout tracé. Qu’ils se débarrassent par n’importe quel moyen de tous les youtres.

« … Ce n’est pas pour justifier les actions des 25 braves qui ont juré de mourir avec moi que je discute la révolte. … Nous ne chantons pas, nous, notre amour de la République, mais en prenant les armes et en nous apprêtant à mourir pour la liberté.

« … Il appartient à vous de nous aider dans la victoire, même de nous précéder dans la lutte : Demain nous prendrons les armes !

« Nous laverons dans le sang le drapeau que les juifs ont sali de leur bave.

« Nous ne ferons pas à des soldats l’injure de douter de leur concours et de faire appel à leur patriotisme.

« Des gens qui savent mourir pour repousser l’ennemi du dehors ne peuvent que nous aider dans l’épuration de la France, dans la guerre aux ennemis de l’intérieur, à ceux qui rongent depuis quatre ans le cœur d’un pays qui les repousse ! Soldats, au drapeau, c’est la France qui descend dans la rue.

« … Nous montrerons à l’ivrogne Laferrière que, si quelques Parisiens ont été assez lâches pour abandonner Guérin, nos amis d’Algérie ne sont pas de cette trempe.

« Le temps n’est plus aux discours.

« Il est aux actes. »

En effet, les héros ne parlèrent plus, ils agirent. Ils filèrent en Espagne après des aventures dignes du vaudeville ; même pas, de la foire.