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Algérie parce qu’ils avaient peur des coups. Tout simplement.

On ne peut savoir leur nombre en consultant les listes d’enrôlement, car ces listes n’existent plus. Gênant témoignage, elles ont disparu des archives. Mais on sait le nombre des votants. Et cela suffit à nous donner la certitude que le patriotisme à la Marchal n’était point un sentiment d’exception chez les Algériens de cette époque… Au fait, c’est hier. Et je crois que M. Marchal vit encore… Algérien notoire et notable.

Cependant ces patriotes détestaient bien les Prussiens. On eut toutes les peines à les empêcher de massacrer l’équipage d’un navire de commerce allemand entré dans le port de Bône sous la foi d’un sauf-conduit (rapport La Sicotière). Il est vrai qu’à Alger, nous le verrons plus loin, c’est contre la personne du gouverneur que leur patriotisme et leur vaillance manifestaient.

Mais dans l’insurrection indigène, quand leurs personnes, quand leurs biens furent menacés, que le danger prit forme tangible… N’y a-t-il point toute une grandiose et superbe et magnifique suite de hauts faits où éclate la vaillance algérienne ?

Oui.

Cependant les gens qui parlent, qui écrivent de cela, généralement oublient ceci :


« Ordre de la division.
« Au quartier général à Constantine le 29 mai 1871.

« Les mobilisés de Philippeville reçoivent l’ordre de rentrer dans leurs foyers.

« Avant de les rendre à la vie civile, le général commandant la division tient à leur faire savoir qu’il les avait chargés